L'adversaire : Marseille

Olympique de Marseille, peur sur la ville

Haute tension à Marseille… Certes, le club réalise une saison honorable et est toujours en course pour une qualification directe en ligue des champions ; il n’est toutefois plus tout à fait maître de son destin, la faute à une différence de but trop défavorable par rapport à l’AS Monaco (-4), qui de son côté ne semble plus vouloir s’arrêter. La dynamique marseillaise actuelle en championnat n’est pas mauvaise (3 victoires pour 2 défaites, dont celle particulièrement marquante à Rennes samedi soir), mais c’est la propension de l’OM à se liquéfier face aux grosses équipes qui inquiète les supporters phocéens. Comme le souligne le quotidien l’Equipe dans son édition du 16 mai, quand le niveau et la pression s’élèvent, l'équipe de Jorge Sampaoli révèle ses limites et sa fragilité. L'OM n'a récolté que 17 points sur 39 possibles contre les sept autres équipes du Top 8 de la Ligue 1 cette saison (5 victoires, 2 nuls, 6 défaites). Pour l'entraîneur argentin, la meilleure défense, c'est la possession du ballon, mais face à des adversaires bons techniquement, rapides, ou qui utilisent bien la largeur et plongent dans le dos des latéraux, l'OM craque (trop) facilement. Bien coordonnés, les pistons strasbourgeois pourront malmener Rongier et surtout Peres. Le duel de ce dernier face à Guilbert promet…

Par ailleurs, la gestion de l’Argentin lorsque Dimitri Payet est absent reste difficilement compréhensible et il est impossible de dissimuler les lacunes marseillaises dans l'animation lorsque le Réunionnais n'est pas là. À l'exception de la rencontre à Monaco en septembre (2-0), les Marseillais n'ont jamais réussi à exister dans le jeu en l'absence de leur meilleur joueur dans un gros match, que ce soit face à Lille en octobre (0-2), Galatasaray en novembre (2-4), ou Feyenord (0-0) et Rennes en mai.

Recherche grantatakan désespérément (ou pas !)

C’est une constante de Sampaoli : la recherche de la possession à tout prix et sa volonté de maitrise du jeu le convainquent de jouer sans véritable avant-centre. A Rennes samedi soir, alors que l'OM n'a pas cadré un seul tir (sur huit tentés) avec Amine Harit évoluant en faux 9, à l'image de ce qu'a souvent fait Dimitri Payet cette saison, Arkadiusz Milik n'est pas rentré en jeu en seconde période. Le buteur polonais a dû se contenter de s'échauffer le long de la ligne de touche, avant de regagner le banc, dépité de voir que Jorge Sampaoli ne lui même pas donner l'occasion d'au moins rentrer en jeu. La Provence raconte la scène depuis les tribunes du Roazhon Park : "Las de courir dans le vide, le Polonais a vainement cherché à accrocher le regard de Sampaoli, celui-ci n'est pas venu et Milik, après s'être entretenu avec l'adjoint Jorge Desio, a demandé à cesser son échauffement pour regagner le banc de touche et ainsi laisser d'autres équipiers prendre sa place." Un transfert du joueur cet été parait plus que jamais inévitable. Quant à Bamba Dieng, il a fini par entrer à la 63e minute de jeu pour deux occasions de but, mais sans réussite.

L’OM voudrait bien toucher au grisbi

Autre sujet d’inquiétude pour les suiveurs marseillais, une non-qualification directe en ligue des champions retarderait la possibilité de compter avec certitude sur la manne financière de la C1 (30 à 50M€)… et empêcherait le club d’anticiper son mercato. Le passage par les barrages remettrait en cause l’ambition affichée par l’OM pour son marché estival. Pour eux, un meilleur résultat face au Racing de l’Est que Monaco face au Racing du Nord est impératif. A noter que le match se jouera dans un Vélodrome éruptif et complet. Le club a annoncé aujourd’hui que l’ensemble des places avaient été vendues. On rêvait il y a quelques semaines de pouvoir jouer un match digne d’une finale dans un stade incandescent, on va être servis ! A nos courageux guerriers strasbourgeois de relever le défi ultime de leur saison.